Ce nouveau film annoncé comme faisant partie des « Chroniques de Blanche-Neige », se passe à la fois avant et après « Blanche-Neige et le chasseur », relecture plutôt adulte du célèbre conte des frères Grimm et sortie au cinéma il y a 4 ans.
On y retrouve la méchante reine Ravenna mais aussi sa sœur Freya, la reine des glaces. Suite à un drame et à une trahison amoureuse, Freya va s’exiler dans un royaume du Nord qu’elle met à feu et à sang avant de le recouvrir de glace et d’y interdire l’amour. Elle enlève également les enfants qu’elle entraîne au combat afin d’en faire des guerriers. Parmi eux, Eric et Sara qui, après avoir grandi et être devenus d’excellents combattants, vont tomber amoureux. Et ainsi s’attirer la colère frigorifique de la reine des glaces… Bien plus tard, les deux mêmes amoureux vont devoir retrouver le fameux miroir magique qui a été dérobé à Blanche-Neige.
Malgré tous ces éléments, personnages, destins et intrigues qui se mêlent, je n’ai pas trouvé le film très passionnant. En regardant cette digression de « Blanche-Neige », on prend conscience que les contes de fées originaux sont des chefs d’œuvres et un matériel de qualité et que c’est pour cela qu’ils passionnent depuis des siècles. Il est quasiment certain que ce ne sera pas le cas de cette histoire-là, très banale et surchargée de tout et n’importe quoi, qui s’éparpille et s’étire inutilement et va rapidement manquer de rythme. Je reconnais quand-même au scénario la mise en avant de l’amour comme émotion rassembleuse, qui nous humanise et qui est ici opposée à la froideur et la cruauté qui découlent du refus des sentiments. Des thèmes qui donnent lieu à quelques situations plutôt intéressantes aux allures de tragédie antique.
Autre problème : l’esthétisme du film ! Entre effets, décors, cubes et coulures numériques, costumes et maquillages kitschs, l’esthétisme du film est assez déroutant. S’il fonctionne de temps en temps au détour d’un plan, malheureusement assez souvent l’infographie semble bâclée (les images des châteaux) et le look de l’ensemble d’assez mauvais goût, démodé ou too much à l’image des maquillages, plumes, costumes, coiffures et accessoires de la reine Ravenna et de sa sœur Freya.
Enfin, et comme son prédécesseur, le film essaie de mêler film pour adultes, mettant en scène une certaine barbarie et des situations tragiques, avec le film familial et féérique. Si dans le précédent volet cela fonctionnait (la féérie étant convoquée surtout lors d’une seule séquence qui faisait sens dans le récit), ici elle se dilue par-ci par-là et fait vraiment élément rajouté. Pas aidée encore une fois par l’esthétisme de ces séquences et des personnages (les gobelins, le serpent gazon, vraiment ?) pas au top.
« Le chasseur et la reine des glaces » (The huntsman, winter’s war) de Cedric Nicolas-Troyan, 2016. Avec Emily Blunt, Chris Hemsworth, Jessica Chastain, Charlize Theron.
Au cinéma dès le 20 avril 2016.