Voici le 8ème opus (déjà !) de cette saga d’action. Il ne restera de loin pas comme le meilleur.

En suivant un plan de destruction massif que fomente une cybercriminelle qui va pousser Dominique Toretto à trahir sa « famille », on pourra se réjouir de quelques idées de scènes d’action assez originales et sympathiques dont la mise en marche en plein New-York d’un flot de voitures télécommandées ou une course-poursuite entre des voitures et un sous-marin sur une mer gelée. Mais, malheureusement, pour ces quelques idées, qu’est-ce qu’on doit se taper comme n’importe quoi et comme stupidité !

Ça commence (mal) par une scène d’introduction qui se passe à Cuba. Mais un Cuba tellement carte postale, tellement cliché avec ses figurants en habits multicolores, ses vieilles voitures, ses enfants, … qu’on tombe très vite dans le ridicule.  Ainsi, il suffira de cette première séquence pour voir quels vont être les problèmes du film : un scénario qui part dans tous les sens, bourré de facilités (ah, il faut voir tout ce qu’on arrive à faire en tapotant quelques secondes sur un laptop !), qui n’est jamais crédible (on ne lui demande pas d’être réaliste hein, juste crédible !) et qui appuie à fond sur le champignon du cliché et de l’improbable tout comme la mise en scène bourrée de plans déjà vus mille fois, de maladresses et d’effets beaufs qui désamorcent tout suspens, toute tension, tout enjeu et ne semblent être ici que pour faire des appels du pied à son public cible que l’on prend pour des demeurés. J’en veux pour preuve l’inscription à l’écran du nom des villes lorsqu’on change de lieu alors que l’on a donné le nom de la prochaine ville au moins 15 fois dans la séquence qui précédait.

Il y a presque aussi quelque chose d’une aventure « à la James Bond » dans le film, que ce soit par la présence d’une séquence d’ouverture, par les différents pays « visités » au cours du film et aussi par la nature du plan machiavélique mis en place par la méchante Cipher, alias Charlize Theron. Problème : ce plan et sa finalité restent très vagues et on ne comprend pas très bien ce qui la motive. On pourra encore mentionner l’humour sexiste ou vulgaire, la musique insupportable et on aura fait un bon tour des problèmes cinématographiques du film.

Mais pour moi, il y a encore quelque chose de plus dérangeant :  la circulation du film entre des scènes de violence totalement gratuite (parce que, comme le dit Deckhart (Jason Statham) « Tuer, c’est tellement drôle ») et d’autres séquences cul-cul la praline et dégoulinantes de bons sentiments. Le summum de cette dualité sera atteint dans une scène finale où l’on rend grâce à dieu autour de la table (tiens, la bigoterie des personnages, c’est nouveau dans la saga ça !), ceci après avoir massacré des gens pendant deux heures… y’a un problème quand-même, non ? Je trouve ça hypocrite et totalement schizophrène.

Pour résumer, il y aurait pu y avoir deux ou trois moments d’action sympas mais la bêtise, le ridicule et le manque de crédibilité du scénario auxquels s’ajoutent une réalisation pleine d’effets aussi beaufs qu’inefficaces font caler ce 8ème opus qui, de plus, zigzague de manière douteuse entre violence gratuite et mièvrerie bien-pensante.

« Fast and Furious 8 » (The fate of the furious) de Felix Gary Gray, 2017. Avec Vin Diesel, Charlize Theron, Michelle Rodriguez, Dwayne Johnson, Jason Statham.
Au cinéma dès le 12 avril 2017.

Fast and Furious 8
Une série qui cale à force de ridicule et de grand n'importe quoi.2
2SUR 10