rogue-one-a-star-wars-story-fr2Outre sa réalisation et ses images sublimes, le point fort du très réussit « Rogue One : a Star Wars story » est sa position à l’intérieur de la célèbre saga de science-fiction.

Situé juste avant l’épisode IV, premier film de la saga sorti au cinéma sous le titre « La guerre des étoiles » et depuis ré-intitulé « Un nouvel espoir », « Rogue One : a Star Wars story » suit une équipe de rebelles à l’Empire qui vont tenter de dérober les plans de construction de l’Etoile Noire, cette arme capable d’annihiler des planètes entières. Parmi eux, Jyn Erso, une jeune-femme dont l’histoire personnelle est liée de près à celle de l’Etoile Noire.

Abandonnant la famille Skywalker pour mettre en scène de nouveaux personnages, le film se positionne du coup à la périphérie des autres épisodes sortis jusqu’ici mais avec une histoire liée de manière très étroite au reste de la saga. Ce positionnement à la fois inédit et proche permet au film de renouveler mais aussi d’étendre l’univers Star Wars tout en lui gardant sa cohérence. Car tout ce qui compose cet univers et qu’on apprécie est là mais de manière un peu différente : les nouveaux héros nous entraînement sur de nouvelles planètes, à la découverte de nouvelles civilisations, dans de nouveaux décors, la force est présente à travers de nouveaux Jedi, il y a une nouvelle famille, une ferme située dans un autre climat que celui désertique de Tatooine, les stormtroopers ont parfois d’autres armures que la fameuse armure blanche, le robot sympa avec de l’humour pourrait être C3PO mais occupe la fonction de Chewbacca, on croise des créatures dérivées de Jabba le Hut ou des Ewoks … et je pourrais continuer comme cela un bon moment.

Ce renouvellement est un vrai bonheur et du coup permet au film de réussir ce qui faisait un peu défaut à l’épisode VII qui, malgré de nouveaux personnages charismatiques et une réalisation brillante, restait bien trop fidèle à la trilogie centrale en se contentant d’en reproduire les situations dans les mêmes décors et avec parfois les mêmes personnages. Cela dit, et hormis tous ces points de comparaison, « Rogue One » a aussi d’excellents arguments qui lui sont propres.

Dès la première séquence et durant tout le film j’ai été frappé par la beauté et la majesté des images, des paysages, des décors, la qualité de la composition des plans, la virtuosité de la mise en scène, la lisibilité du montage. Visuellement le film est splendide et, si la 3D ne paraît pas forcément utile, par contre, le découvrir sur un écran Imax doit valoir le coup. La volonté de réaliser le maximum du film en décors réels et de limiter les effets numériques donne de la véracité mais aussi une densité à l’ensemble. Quand ils sont présents, l’intégration des effets numériques est souvent sidérante de réalisme. Des effets spéciaux qui vont même jusqu’à intégrer un personnage jadis interprété par un acteur maintenant décédé mais ressuscité par le numérique.

Pour moi, ce qui se fait un peu répétitif d’un film à l’autre, ce sont les longs combats qui se déroulent simultanément sur une planète et dans l’espace au-dessus. Cet épisode n’y échappe pas, même si la bataille finale en question offre quand-même des moments très impressionnants. Par sa géographie, elle illustre surtout la dimension politique qui traverse le film : sur la planète, des gens ordinaires, issus d’un peuple asservi, qui espèrent et vont lutter jusqu’au bout contre les désirs vaniteux du pouvoir au-dessus d’eux. Cet aspect politique mais également humain n’a jamais été aussi présent que dans cet épisode. Il conduira à l’un des finals les plus courageux et émouvant de la saga.

„Rogue One : a Star Wars story“ de Gareth Edwards, 2016. Avec Felicity Jones, Diego Luna, Mads Mikkelsen, Ben Mendelshon, Donnie Yen, Forest Whitaker.
Au cinéma dès le 14 décembre 2016.

Rogue One : a Star Wars story
Le renouveau de la saga !8
8SUR 10