Les 4 copines newyorkaises sont de retour dans « Sex and the City 2», suite de la série télé à succès et d’un premier long-métrage sorti en 2008. Le pitch de cet épisode tient sur la semelle d’un talon Louboutin : suite à la rencontre entre Samantha et un cheik arabe, Carrie et ses 3 copines vont s’envoler pour des vacances de rêves à Abu Dhabi.

Même si elles ressemblent quand même de plus en plus à des gamines hystériques, ces personnages restent assez sympas. Le côté bling bling fashion des vêtements et accessoires ainsi que les dialogues, réservant quelques répliques écrites avec pas mal de finesse, peuvent nous apporter un certain plaisir. Mais c’est tout pour les bonnes nouvelles puisque, pour le reste, cette superficialité instaurée en phénomène de société se gâte terriblement.

Pour commencer, pourquoi diable tirer en longueur chaque situation et nous faire un film interminable de 2h30 ? Une petite heure aurait amplement suffi pour égrener les péripéties d’un scénario aussi mince qu’un top model anorexique.

Mais cela n’est encore rien face à un autre problème beaucoup plus grave : non content de nous divertir, le réalisateur et ses scénaristes se sont mis en tête de traiter de certaines questions de société actuelles. Et alors là, le film en devient carrément des plus détestables, puisqu’on nous sert un discours féministe qui prend pour cible la religion musulmane et le monde arabe en mettant tout le monde dans le même sac Vuitton. S’en échappe un parfum de racisme et de caricature des plus déplaisant.

Et puis surtout, face aux extrémistes religieux qui soumettent la femme, que nous propose le film comme représentation de la femme occidentale libre et émancipée ? Mesdames, accrochez-vous, puisque votre émancipation si durement gagnée se résumera soit à être une nymphomane se faisant baiser sur un capot de voiture, à être présentée comme un objet sur un joli pouf vert, soumise à votre mari et lui baisant tendrement la main pour obtenir un bijou ou une paire de chaussure ou alors à être une bonne épouse finalement toute heureuse de s’occuper de ses gamins après ces aventures terribles dans ce pays de sauvage. Une vision passablement triste de l’émancipation féminine, non ?

Malgré tout ça, j’entends déjà autour de moi de nombreuses voix féminines s’extasier devant les tenues de Carrie et de ses copines, soupirer devant les beaux mecs qui passent à l’écran et rire aux bêtises de ces filles « tellement branchées ». Pour ma part, je n’y vois qu’une superficialité irrespectueuse et bien triste.

 « Sex and the city 2 » de Michael Patrick King, 2010. Avec Sarah Jessica Parker, Kim Cattrall, Cynthia Nixon, Kristin Davis, Chris Noth.
Au cinéma dès le 2 juin 2010.

Sex and the city 2
Une superficialité plus triste que glamour.2
2SUR 10