Et voilà ! Comme beaucoup d’autres franchises estampillées « super-héros », la pourtant généralement excellente saga X-Men est à son tour transformée par les studios Marvel en un gigantesque fourre-tout.
Avec son casting qui, d’un film à l’autre, change pour certains personnages et pas pour d’autres et un scénario qui passe son temps à citer les autres films, cet épisode-là est inintéressant mais aussi incompréhensible pour qui n’a pas vu (ou revu récemment) les 2 précédents films de la saga. L’histoire tourne pourtant bien autour d’un événement : le réveil d’Apocalypse, le premier de tous les mutants, prêt à éradiquer la race humaine. Mais cette histoire, d’ailleurs un peu simpliste, est noyée au milieu d’un fatras de citations, de références à d’autre films et à l’univers Marvel ou encore dans l’introduction d’une multitude de nouveaux personnages. Pour le coup, l’action n’avance pas, le scénario part dans tous les sens, bref : pendant que les studios s’auto-citent, trahissant une démarche uniquement mercantile des plus puantes, nous, spectateurs, on s’emmerde !
La direction artistique est aussi l’une des choses les plus laides que j’aie vue au cinéma depuis des décennies. Le look général d’Apocalypse (son maquillage ! ses chaussures !! sa voix !!!) nous donne l’impression d’être face à une série télé japonaise de la fin des années 1970 type Bioman ou Sang Ku Kai. De manière générale, les costumes, les décors, la mise en scène : tout fait bon marché et empêche totalement la moindre magie que des super-héros et leurs superpouvoirs sont censés nous faire ressentir.
On oubliera aussi les réflexions habituellement présentes dans cette saga autour du bien et du mal, de la différence, de la cohabitation et on ne parlera même pas du souffle épique qu’on est en droit d’attendre en allant voir ce type de spectacle car, si les super-héros volent, flottent, sans cesse en apesanteur, nous autres pauvres spectateurs nous sentons de plus en plus lourds dans nos fauteuils, affligés au fur et à mesure que le film se déroule et que des personnages que l’on aimait pourtant bien sont ridiculisés devant nos yeux (le manque de personnalité de la nouvelle Tornade, la séquence totalement inutile avec Wolverine).
On pourrait être très énervé mais c’est surtout une grande tristesse et une impression de gâchis qui dominent, la saga cinématographique X-Men étant jusqu’ici une des meilleurs (et l’une de mes préférées) issue de l’univers Marvel. J’espère que le titre ne sera pas prémonitoire et que ce film ne sera pas l’apocalypse de cette saga au cinéma.
« X-Men : Apocalypse » de Bryan Singer, 2016. Avec James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence, Oscar Isaac, Nicolas Hoult.
Au cinéma dès le 18 mai 2016.