2ème épisode de la franchise « Avengers » au milieu d’une flopée d’autres films estampillés Marvel, maison d’édition de comics dont les héros et leurs aventures ont marqué ma jeunesse via la lecture assidue de « Strange » et autres « Titans ». Si j’accroche vraiment aux films de Brian Singer ayant pour héros les X-Men ou à ceux mettant en scène Spiderman, il n’en va pas de même pour les films des Avengers, assez décevant. Fan des comics et des personnages, je devais donc avoir gardé quelques espoirs naïfs en entrant dans la salle car effectivement et en toute objectivité, à quoi aurai-je dû m’attendre de plus qu’à un gros blockbuster formaté ?
S’il reste spectaculaire et rythmé et donc divertissant (les moyens techniques sont là), le film se résume malheureusement à une suite de batailles filmées et montées de manière bien moyenne avec, il est vrai, quelques plans sympas, dont un plan séquence assez cool en ouverture. C’est surtout le scénario (dans lequel les Avengers doivent faire face à un robot high-tech nommé Ultron) qui échoue totalement à créer des enjeux, un attachement pour les personnages et un intérêt pour ce qui leur arrive. Et ce ne sont pas les quelques scènes plus calmes et intimistes, coincées entre deux grosses bastons et totalement clichées, qui changeront la donne. Et c’est bien dommage car c’est dans cette capacité à faire exister les émotions et l’humanité de ses super-héros au milieu de l’action que réside le succès des bandes-dessinées Marvel. Il y a aussi les répliques humoristiques, assénées à tout bout de champ qui finissent par fatiguer et font très « recette ».
Et c’est sans doute là le gros problème : tout le film fait « recette » ! Action, visuel, humour, tout y est tellement calculé que finalement il ne reste rien d’autre qu’une accumulation d’éléments faits pour rapporter de l’argent mais que l’on a déjà vu mille fois dans d’autres films, assemblés sans personnalité, sans discours surprenant ou touchant, sans émotions. « Avengers, l’ère d’Ultron » devient donc un « film exemple » qui montre les limites de certaines grosses productions actuelles qui se réalisent dans un moule et ne sont absolument plus du tout des œuvres cinématographiques mais simplement des produits de vente, conçus sur des statistiques et dont toute créativité a disparu. Les mésententes entre le réalisateur et les producteurs lors de la réalisation du film en sont d’ailleurs sans doute symptomatiques.
Cette démarche uniquement mercantile n’augure rien de bon pour les années à venir et les nombreux films adaptés de l’univers Marvel (dont deux films « Avengers »), les studios semblant prêt à prendre n’importe quelle liberté par rapport au matériel d’origine et à tous les sacrifices en terme d’inventivité et de qualité cinématographique pour autant que cela se vende. Jusqu’à quand la recette va-t-elle séduire ?
« Avengers, l’ère d’Ultron » (Avengers : age of Ultron) de Josh Whedon, 2015. Avec Robert Downey Jr., Chris Hemsworth, Scarlett Johansson, Chris Evans, Mark Ruffalo.
Au cinéma dès le 22 avril 2015.