Brillant neurochirurgien new-yorkais, le docteur Stephen Strange va voir sa vie bouleversée suite à un terrible accident qui le laisse dans l’incapacité de travailler avec ses mains. En quête de guérison tant physique que psychique, il va partir pour Katmandou et rejoindre une sorte de secte qui serait détentrice d’un savoir et de pouvoirs mystiques…
Il y a de bonnes choses dans cette xème adaptation des aventures d’un super-héros Marvel au cinéma. Il y a d’abord la personnalité arrogante et égocentrique du héros, incarné avec classe et réussite par l’excellent Benedict Cumberbatch, qui permet des relations intéressantes et des situations assez fortes entre les personnages tout au début du film tout en apportant aussi un certain humour. Un humour et une personnalité qui ne seront pas sans rappeler un certain Tony Stark/Iron Man, autre arrogant et cynique notoire issu de l’écurie Marvel.
Dans la première partie du film qui, comme toujours, nous raconte la genèse du super-héros, se mettent en place des pistes intéressantes sur le rapport entre le corps et l’esprit, sur l’opposition entre science et croyance, sur la transcendance et, ceci, dans l’ambiance orientale et mystique de Katmandou qui offre un cadre différent des autres production Marvel souvent cantonnées à l’occident et aux États-Unis. Un cadre et des pouvoirs mystiques qui vont aussi conduire à des images de distorsion de la réalité assez spectaculaires dans lesquelles des décors et des villes entières se tordent, se déstructurent et se reforment. Quelques images plus psychédéliques aussi comme par exemple celles de l’initiation du Docteur Strange au monde des esprits et au voyage astral.
Le personnage et l’univers dans lequel il évolue sont donc plutôt convaincants. Malheureusement, tous ces éléments vont se diluer voir même se perdre dans une deuxième partie plus paresseuse en termes d’inventivité et de scénario où il sera question de combattre un groupe de dissident désireux de faire régner les ténèbres sur la terre (comme c’est original !) pour des raisons quand-même assez obscures (ndr : jeu de mots assumé). La représentation du mal, sorte d’entité spatiale gazéiforme et fluo, n’est pas des plus réussie et menaçante non-plus.
Malgré des enjeux faibles dans sa seconde partie et même si son scénario passe un peu à côté du potentiel de son héros et de son univers, ce « Doctor Strange » reste un spectacle honnête servi par un bon casting et aux images régulièrement spectaculaires.
« Doctor Strange » de Scott Derrickson, 2015. Avec Benedict Cumberbatch, Tilda Swinton, Chiwetel Ejiofor, Rachel McAdams, Mads Mikkelsen.
Au cinéma dès le 26 octobre 2016.
Le film est disponible en VOD, DVD et Blu-ray et édité par Marvel Studio.