le-salaire-de-la-peur-affiche_332707_23172Un suspens en noir et blanc ou l’on suit un groupe d’hommes laissés pour compte, échoués dans un village décrépit et poisseux d’Amérique du Sud. Afin de gagner l’argent qui leur permettrait de quitter cet endroit perdu, 4 d’entre eux vont accepter, au péril de leurs vies, de conduire sur des routes ravagées des camions chargés de nitroglycérine, une matière hautement explosive. Un explosif qui devrait permettre à la compagnie pétrolière qui les emploie d’éteindre l’incendie d’un puits.

Des années 40 jusqu’à la fin des années 50, et avec des films comme « Le corbeau », « Quai des orfèvres » ou l’incontournable « Les diaboliques », Henri-Georges Clouzot est le maître incontesté du suspens en France. Et il faut bien avouer qu’encore aujourd’hui, « Le salaire de la peur » reste l’un des plus grands suspens français jamais réalisé ; chaque danger ou obstacle barrant la route des convoyeurs va ainsi provoquer une tension et une angoisse impressionnante chez le spectateur.

Il faut dire qu’avant de lancer ses anti-héros sur la route, le réalisateur a pris le temps de nous les rendre attachants dans une première partie où leur errance dans un village perdu où ils sont comme piégés, sans travail et sans moyens de subsistance, sonne comme une dénonciation très forte de l’aspect inhumain de certaines conditions de travail, de l’exploitation de l’homme par l’homme et des iniquités sociales.

Yves Montand est au sommet de son charme et de son talent (le Brad Pitt de l’époque, pour sûr). Au volant avec lui, Charles Vanel, qu’il est absolument bouleversant de voir se défaire et craquer devant la peur. Un très grand comédien français qui a obtenu le Prix d’interprétation masculine à Cannes pour ce rôle en 1953.

Et puisqu’on parle de récompense, il est intéressant de savoir que « Le salaire de la peur » est le premier film à avoir obtenu la Palme d’or au Festival de Cannes ET l’Ours d’or au Festival de Berlin. Un « salaire » mérité pour ce chef d’œuvre du cinéma !

« Le salaire de la peur » de Georges Clouzot, 1953. Avec Yves Montand, Charles Vanel, Véra Clouzot, Peter van Eyck.
A ma connaissance il n’existe actuellement qu’une édition DVD du film par René Château datant de 2001. Une édition américaine en zone 1 chez Criterion est par contre disponible en Blu-ray. Espérons qu’un éditeur français puisse proposer bientôt une édition haute définition de ce grand classique du cinéma.

Le salaire de la peur
Un salaire mérité !9
9SUR 10