Revenant (The) (CHFR1)Dieu que la vie est dure, le monde cruel, la nature violente et les hommes méchants ! Voilà ce qu’a à nous dire ce nouveau film du réalisateur Alejandro Gonzalez Inarritu. Et à part ça ? Pas grand-chose.

Pendant presque 3 longues heures, nous allons assister à la démonstration de ce qui précède à travers l’aventure au 19ème siècle d’un groupe de trappeur dans la nature hostile du nord des Etats-Unis. Parmi eux, une rivalité va naître entre Hugh Glass (Leonardo DiCaprio) et John Fitzgerald (Tom Hardy).

Les images, la photographie, la musique, la mise en scène, bref tous les aspects techniques sont somptueux. Les acteurs se donnent comme des bêtes (c’est le cas de le dire), avec talent et engagement. A ce sujet, si l’on parle beaucoup de Leonardo DiCaprio, il ne faudrait vraiment pas oublier Tom Hardy qui est très impressionnant et réussit à donner un vrai sens aux actions et aux choix de son personnage.

Malgré tout ça, le film n’arrive jamais à aller beaucoup plus loin qu’une basique histoire de rivalité et reste un spectacle très illustratif et lourdaud de la cruauté. Et les tentatives pour développer une profondeur, une réflexion ou de l’émotion sont d’une naïveté et, là aussi, d’une lourdeur confondantes. Ces tentatives se manifestent principalement à travers des rêves, visions et souvenirs du personnage de Glass et évoquent, dans une atmosphère très new-age, son amour pour sa femme et pour son fils.

En dehors de ces quelques flashs, ce n’est que souffrance et confrontation à la dureté et à la cruauté de la vie et, à force de suivre Glass rampant dans la neige et la boue, mis en danger de toute part, attaqué par un ours (dans une séquence réussie, éprouvante et douloureuse), laissé pour mort et ressuscitant plusieurs fois et échappant à tout de manière souvent assez peu crédible, on en arrive à trouver tout cela de plus en plus embarrassant. En cause : la mauvaise habitude du réalisateur à se complaire dans la cruauté, la douleur, la souffrance. Je me suis donc ennuyé très vite devant le manque d’enjeux, leur simplicité, le manque de crédibilité.

« The revenant » est par contre un magnifique spectacle visuel et la forme est d’une beauté hallucinante avec une mention spéciale et pleine de respect à Emmanuel Lubezki pour sa somptueuse photographie (on lui devait déjà les magnifiques images de « Sleepy Hollow », « Les fils de l’homme », « Tree of life » ou encore « Gravity »). Mais ceci ne suffit pas ! Et malgré la volonté d’afficher des ambitions de réflexion et des aspirations philosophiques, le film reste très simpliste voir caricatural. Comme pour « Birdman », précédente réalisation d’Inarritu, on est en présence d’un cinéma prétentieux mais absolument pas subtil ni touchant et bien trop simpliste pour être réflexif.

« The revenant » de Alejandro Gonzalez Inarritu, 2015. Avec Leonardo DiCaprio, Tom Hardy, Domhnall Gleeson, Will Poulter.
Au cinéma dès le 27 janvier 2016.

The revenant
Un peu refroidi...4
4SUR 10