Voilà la liste de mes films préférés de 2015 ainsi que quelques films que j’ai trouvé plus catastrophiques. Et une liste des performances d’acteurs et d’actrices qui m’ont particulièrement épatés cette année. Ces classements et nominations sont établis en fonction uniquement des films vus (logique !) et de leur date de sortie au cinéma en Suisse romande ou, pour les films inédits dans nos contrées, de leur année de production. A noter cette année le nombre important de documentaires parmi les meilleurs.
Gardez toujours à l’esprit que, au-delà de la qualités des films, ce classement est également établi en fonction de mes goût personnels et de ce qui me fait vibrer ou pas et qu’une part de subjectivité est donc inévitable. C’est parti !

Mes 15 meilleurs films de 2015 !

15ème (ex-aequo):
« Foxcatcher » de Bennett Miller.
Un drame psychologique intense qui se nourrit de la tension dans les relations et de la situation malsaine qui se met en place. Les acteurs sont parfaitement choisis et dirigés. Parmi eux, Steve Carell est aussi impressionnant et inquiétant que surprenant.

15ème (ex-aequo):
« L’odorat » de Kim Nguyen.
Le réalisateur du puissant « Rebelle » (War Witch) en 2012 nous propose tout autre chose avec ce documentaire sur l’odorat. Passionnant, plein de témoignages et d’intervenants bien choisis et ayant des rapports très divers à l’odorat, ce documentaire est aussi très touchant quand il démontre la relation étroite entre ce sens et nos émotions.

14ème :
« Amy » de Asif Kapadia.
A travers le biopic de cette artiste absolument géniale mais fragile, ce documentaire bouleversant aborde de nombreux sujets comme la célébrité, les mauvaises influences, la création artistique, les dépendances, l’industrie musicale, la cruauté des médias… Tristement exemplaire.

13ème :
« Mia madre » de Nanni Moretti.
L’intelligence dans le scénario et dans la manière d’agencer les multiples thématiques et sujets abordés, l’émotion, les yeux de Margherita Buy !

12ème :
« The voices » de Marjane Satrapi.
Une comédie schizophrène et horrifique, d’abord hilarante puis inquiétante, qui bénéficie du savoir faire, du bon goût visuel et de l’audace de la réalisatrice de « Persepolis » et de « Poulet aux prunes ».

11ème :
« American sniper » de Clint Eastwood.
A travers le portrait et la biographie d’un héros américain, Clint Eastwood nous raconte le parcours d’une société et de ses valeurs confrontées à la guerre. Le suspens est remarquable lors des scènes de bataille et les scènes plus intimistes, loin du front, sont bouleversantes.

10ème :
« Nous trois ou rien » de Kheiron.
Sur un thème d’actualité important, entre humour et émotion, l’un des films les plus attachant vu cette année. Réalisé et écrit avec talent, une belle humilité mais surtout avec une tendresse infinie.

9ème :
« Citizenfour » de Laura Poitras.
Un document exceptionnel qui suit Edward Snowden dans son intimité, au jour le jour, alors qu’il organise la révélation de ses informations depuis une chambre d’hôtel à Hong Kong où il s’est réfugié en compagnie du journaliste Glenn Greenwald et de la réalisatrice. L’impression de vivre en direct un événement historique.

8ème :
« Régression » de Alejandro Amenabar.
L’injustice critique et publique de l’année ! Ce thriller est pourtant très intéressant dans sa manière de dépeindre la manipulation d’une société via l’instillation de la peur. Un thème malheureusement bien trop d’actualité. Une réalisation soignée par un réalisateur définitivement talentueux.

7ème :
« Le pont des espions » de Steven Spielberg.
Steven Spielberg interroge notre part d’humanité et nous bouleverse. Rien que la première séquence est une leçon de narration par la mise en scène.

6ème :
« Sicario » de Denis Villeneuve.
Entre les Etats-Unis et le Mexique, un film sur les pas d’une opération de lutte contre la drogue qui nous scotche dès sa séquence d’ouverture. Les scènes à couper le souffle s’enchaînent dont une traversée de ville en jeeps et voitures durant laquelle le suspens est ahurissant. Egalement le portrait d’un milieu fait de violence et de mort et qui ne peut donc qu’engendrer sa propre destruction.

5ème :
« Le fils de Saul » de Laszlo Nemes.
On croyait avoir tout entendu et vu sur les camps de concentration de la seconde guerre mondiale. S’accrochant aux pas d’un père qui cherche à offrir une sépulture au corps de son fils, ce film puissant est pourtant inédit dans sa manière de nous immerger dans cette horreur avec un réalisme hors du commun. En émergent la notion de survie mais aussi l’aspect presque industriel du plan d’élimination mis en place par les nazis. Une oeuvre terrible, dévastatrice mais essentielle.

4ème :
« Le bouton de nacre » de Patricio Guzman.
Un documentaire aux images somptueuses, des émotions fortes, un scénario construit avec une intelligence inouïe qui met en parallèle les destins humains et ceux de l’eau et des étoiles. Le cosmos, l’histoire des indigènes, les morts de la dictature chilienne… Sublime, bouleversant, savant : j’ai adoré !

3ème :
« Back home » de Joachim Trier.
Avec une forme de narration originale et d’une fluidité splendide, le réalisateur met en scène la douleur du deuil et les déchirements au sein d’une famille. Avec beaucoup de poésie et d’imagination, il n’oublie pas d’ouvrir ce drame familial sur le monde. On a rarement vu Isabelle Huppert aussi fragile et intense. Un chef d’oeuvre à la fois doux et déchirant.

2ème :
« Mad Max : fury road » de George Miller.
George Miller sait qu’il peut faire confiance à son gigantesque talent de metteur en scène, à sa folie débridée, à son univers d’une inventivité absolue et à ses images au pouvoir de fascination permanent pour inscrire en quelques plans son action dans des problèmatiques actuelles. Et en termes d’action et de spectacle, c’est une claque magistrale. Certains faiseurs d’Hollywood n’ont plus qu’à se prosterner !

1er :
« A most violent year » de J.C. Chandor.
Entre film de gangsters et drame humain (la tragédie et l’émotion n’étant jamais loin) une fable puissante et sombre sur l’avidité et sur le capitalisme dont le fonctionnement est ici lié sans ambiguïté à la violence. Images splendides, classe et talent dans la réalisation, intelligence du scénario : un très très grand film !

 

Les performances qui m’ont scotché cette année :

Les actrices :
Leila Bekhti dans « Nous trois ou rien » de Kheiron
Galatéa Bellugi dans « Keeper » de Guillaume Senez
Emily Blunt dans « Sicario » de Denis Villeneuve
Margherita Buy dans « Mia madre » de Nanni Moretti
Jessica Chastain dans « A most violent year » de J.C. Chandor
Yolande Moreau dans « Voyage en Chine » de Zoltan Mayer
Erica Rivas dans « Les nouveaux sauvages » de Damian Szifron
Katherine Waterston dans « Inherent vice » de Paul Thomas Anderson
Alicia Wikander dans « Ex-Machina » de Alex Garland

Les acteurs :
Steve Carell dans « Foxcatcher » de Bennett Miller
Bradley Cooper dans « American sniper » de Clint Eastwood
Tom Hanks dans « Le pont des espions » de Steven Spielberg
Ethan Hawke dans « Régression » de Alejandro Amenabar
Oscar Isaac dans « A most violent year » de J.C. Chandor
Kheiron dans « Nous trois ou rien » de Kheiron
Romain Paul dans « Le dernier coup de marteau » de Alix Delaporte
Géza Röhrig dans « Le fils de Saul » de Laszlo Nemes
Mark Rylance dans « Le pont des espions » de Steven Spielberg
Channing Tatum dans « Foxcatcher » de Bennett Miller

Et maintenant, mes pires moments de cinéma en 2015 !

Il n’y en a pas eu trop, heureusement !

« Les minions»
de Pierre Coffin et Kyle Balda.

 

« Some kind of hate»
d’Adam Egypt Mortimer.

 


«Pourquoi j’ai pas mangé mon père»
de Jamel Debbouze.

 


«Birdman»
d’Alejandro Gonzales Inarritu.

 


« A la poursuite de demain »
de Brad Bird.