Inherent Vice (US1)Avec des chefs d’œuvres comme « Magnolia » ou « There will be blood » (pour ne citer que mes préférés parmi son exceptionnelle filmographie), Paul Thomas Anderson est certainement l’un des plus grands génies du cinéma actuel. Ici, il nous propose une relecture du film noir américain des années 1940 qu’il transpose au début des années 1970. Tout y est : truands et hommes de mains, policiers, femmes fatales, riches propriétaires et… scénario hyper alambiqué et qu’on a plutôt du mal à suivre au bout d’un moment. Disons que le film raconte comment un privé fumeur de joints et dont la petite amie a disparu se retrouve mêlé à une affaire impliquant un riche promoteur immobilier.

Malgré cet aspect un peu fumeux dans le déroulement de l’intrigue et ses trop nombreux personnages et sous-intrigues qui vont finir par nous laisser sur le carreau, le talent du réalisateur, ses idées de mise en scène, sa direction d’acteurs et la beauté des images et de la lumière sont remarquables, nous entraînant avec beaucoup d’humour et de ludisme dans une suite de séquences souvent mémorables, entre polar, trip hallucinatoire et comédie déjantée.

Joaquim Phoenix s’amuse comme un fou et touche encore une fois au génie, la sexy, ambigüe et fragile Katherine Waterston devrait en faire bander mais aussi en émouvoir plus d’un et Josh Brolin, en flic dur à cuire, est parfait, comme tout le casting d’ailleurs et la galerie de personnages savoureux qu’ils incarnent.

Derrière le polar et la farce : la violence, la corruption, la marchandisation et l’avilissement de l’être humain, ces « vices inhérents » au développement de la société capitaliste américaine.

« Inherent vice » de Paul Thomas Anderson, 2014. Avec Joaquin Phoenix, Josh Brolin, Katherine Waterston, Owen Wilson.
Au cinéma dès le 4 mars 2015.

Inherent vice
Un talent délirant ! 7
7SUR 10

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