animaux-fantastiques-les-fr3Nous revoilà dans l’univers d’Harry Potter mais pas tout à fait puisque ce film nous emmène à New York, dans la période de l’entre-deux-guerres, à la rencontre de Norbert Dragonneau, auteur du livre « Les animaux fantastiques » qu’Harry Potter et ses amis vont étudier des décennies plus tard lors de leur scolarité à Poudlard.

En 1926, le sorcier Norbert Dragonneau débarque donc à New York avec comme bagage une valise en apparence banale mais qui s’avère être un passage vers un endroit où il garde et protège toute sorte de créatures et d’animaux magiques. Manque de bol, il va perdre sa valise et plusieurs animaux vont s’échapper dans les rues de New York. Il va falloir les récupérer rapidement d’autant que les tensions entre les sorciers et les humains sont importantes.

Et c’est là que le film développe des questionnements de société assez polémiques et ambigus. Le scénario oppose ainsi des « gentils » sorciers dont le crédo est « pour vivre en paix, vivons cachés » afin d’éviter une guerre avec les humains qui sont forcément belliqueux face à ce qui est différent, et un « méchant » sorcier qui estime que les magiciens doivent vivre au grand jour. Des thématiques qui, entre parenthèses, sont les fondements d’une autre saga : celle consacrée aux super-héros X-Men. Cette ambiguïté se manifestera encore quand le « méchant » sorcier assassinera un politicien mais qui a tout du futur dictateur. Geste condamné par les forces du bien. Du coup, impossible pour moi de prendre parti et aussi, souvent, d’être d’accord avec ce qui est affirmé par les héros. Car, si l’ambiguïté qui amène à la réflexion est une chose positive, ici, les idées et actions du « méchant » sont irrévocablement condamnées par les autres. L’idée qu’il faut vivre caché quand on est différent est donc ce que le scénario met en avant et c’est un point de vue que je trouve très contestable.

Autres problèmes : le manque de rythme provoqué par de nombreuses scènes de discussions et d’introduction des personnages, une surprise finale très mal amenée avec un personnage qui sort quasiment de nulle part et un bestiaire finalement trop peu exploité.

Mais il y a aussi de bonnes choses : formellement, c’est très beau, il y a de magnifiques images que l’on doit au grand directeur de la photographie Philippe Rousselot, les effets spéciaux sont parfaits, la reconstitution d’époque également. Et puis les créatures sont vraiment réussies, tour à tour inquiétantes, amusantes, fascinantes ou impressionnantes même si, encore une fois, on aurait aimé les voir beaucoup plus.

Dans le rôle principal (même si l’histoire met en scène de nombreux personnages) Eddie Redmayne offre une étonnante composition pour un Dragonneau un peu fuyant, homme original pas très à l’aise avec ses semblables alors qu’il l’est tout à fait parmi ses créatures fantastiques. J’ai aussi été très surpris par Katherine Waterston, actrice caméléon s’il en est, puisqu’elle était une bombe sexy atomique dans « Inherent vice » de Paul Thomas Anderson et qu’elle compose ici un personnage totalement à l’opposé, coincé voir culcul. Elle est méconnaissable ! Le talentueux Dan Fogler est très amusant et Ezra Miller inquiétant comme il le faut.

Divertissement plutôt réussit mais au discours discutable, « Les animaux fantastiques » est le premier film d’une saga cinématographique qui devrait en compter cinq. A suivre…

« Les animaux fantastiques » (Fantastic beasts and where to find them) de David Yates, 2016. Avec Eddie Redmayne, Katherine Waterston, Dan Fogler, Alison Sudol, Colin Farrell, Ezra Miller, Samantha Morton, Jon Voight.
Au cinéma dès le 16 novembre 2016.

Les animaux fantastiques
Spectacle divertissant mais discours discutable. 5
5SUR 10